Cheseaux ne veut pas perdre ses fidèles joueuses


Doris Stierli, entraîneur du VBC Cheseaux, entourée par les deux seules étrangères de l’équipe, l’Américaine Nicole Rightnowar et la Bulgare Maria Dancheva.

Par Gerard Bucher Mis à jour à 08h03

Le club cher à Doris Stierli n’évoluera qu’avec deux étrangères cette saison. Une question de moyens, mais pas seulement.

À quelques jours de démarrer le championnat de Ligue A à Guin (dimanche 16h30), les joueuses du VBC Cheseaux visent à nouveau une place dans les play-off. À la différence près que 10 équipes au lieu de 8 seront sur les rangs, soit Neuchâtel UC, championne en titre, Aesch Pfeffingen, Schaffhouse, Toggenburg, Genève, Franches Montagnes, Guin, Lugano, Val-de-Travers et donc Cheseaux.

Les protégées de Doris Stierli devraient y trouver leur compte. Pour autant que les deux étrangères du club de la porte du Gros-de-Vaud ne déçoivent pas leurs dirigeants, comme cela a si souvent été le cas dans le passé. A priori, l’Américaine Nicole Rightnowar (22 ans, 180 cm, ailière) et la Bulgare Maria Dancheva (23 ans, 195 cm, oppo) sont faites d’un autre bois. La première témoigne d’une énergie débordante et d’une volonté communicative. Quant à la seconde, elle semble à la hauteur – elle «touche» à 3,15 m – de ce que l’on attend d’elle.

Pas dû au hasard

Si le VBC Cheseaux se contente de deux étrangères, là où les autres clubs en adoptent 3, voire 4, ce n’est pas dû au hasard. «Tant que je serai président, je ferai tout pour conserver un maximum de places pour des joueuses fidèles à notre club ou qui résident dans la région, souligne Alberto Angeretti. Voilà pour la raison fondamentale. L’autre est liée au budget. Cette saison, nous pouvons nous appuyer sur une somme de 270’000 francs. Je ne vous cache pas que nous aurions souhaité engager une troisième étrangère, mais l’équilibre de l’équipe en aurait été affecté. Jusqu’ici, Nicole et Maria répondent à nos attentes et sont d’excellente humeur de surcroît. Il y a moyen d’avancer avec ces deux joueuses.» Pour rappel, chaque équipe doit évoluer avec au moins deux joueuses formées localement sur le parquet.

En poste au VBC Cheseaux depuis… 1975, Doris Stierli avance d’autres arguments pour expliquer la philosophie du club. «Nos joueuses formées localement possèdent le niveau technique pour évoluer en Ligue A, souffle-t-elle. Il n’y a aucune raison de ne pas leur donner leur chance. Pour ne citer qu’un exemple, Tryphosa Oseghale vient d’être élue meilleure centrale du tournoi que nous avons récemment disputé en Italie. Je pourrais encore citer Sarah van Rooij bien sûr, que l’on peut considérer comme une étrangère, ou encore Marine et Oriane Hämmerli.»

Que des indemnités

Doris Stierli se veut réaliste. «Il faut se mettre à la place des joueuses, ajoute-t-elle. Si vous faites des études en parallèle ou que vous travaillez, vous n’allez pas vous entraîner cinq fois par semaine pour regarder les autres jouer le week-end. Ce sont des joueuses que nous perdrions ou qui iraient garnir les rangs de notre première ligue. En revanche, si vous êtes payée et que vous ne jouez pas, c’est une au tre affaire.»

Inutile ou presque de préciser que les joueuses formées localement ne touchent que des indemnités au VBC Cheseaux. En Suisse, les étrangères ne peuvent pas percevoir moins de 3500 francs de salaire, à moins qu’elles soient européennes. Le minimum est alors fixé à 2400 francs. Montant auquel il convient d’ajouter 50% de charges. L’assurance accident représente à elle seule 28% du salaire! Autant dire qu’il s’agit d’un pari financier, en plus du pari sportif. Le VBC Cheseaux a choisi son camp.


Contingent du VBC Cheseaux:

Oriane Hämmerli et Manon Bulliard (passeuses); Nicole Rightnowar, Sarah van Rooij, Pauline Simic (ailières); Maria Dancheva (oppo); Tryphosa Oseghale, Maude Lavanchy, Marie Schnetzer (centrales), Alix De Micheli (universelle); Marine Hämmerli, Ionna Trezzini (libéro).

Créé: 09.10.2019, 08h03