Maude Lavanchy

Maude Lavanchy, centrale du VBC Cheseaux, 33 ans et probablement l’une des doyennes du championnat.

VBC Cheseaux – J’ai commencé à jouer au volleyball à l’âge de 17 ans alors que j’étais au gymnase (plus jeune j’ai fait de la gymnastique et de l’équitation, deux sports dont ma grande taille n’était pas vraiment un avantage). Comme j’ai rapidement gravi les échelons au sein de mon club (le VBC Cheseaux), la question de la conciliation entre sport et étude s’est rapidement posée à moi. J’ai fait mes premiers blocks en LNA lors de la saison 2009/2010, alors que j’étais en première année de master en économie à HEC Lausanne et que j’occupais un poste d’assistante de recherche à 30%. J’ai ensuite continué mon parcours académique avec un doctorat et ma carrière de volleyball en ligue nationale à Cossonay, Ecublens et Cheseaux. Je travaille actuellement comme économiste et chercheuse à IMD Business school (à plein temps) et ai fait mon retour en LNA avec le VBC Cheseaux en 2019.

Pour cet article, je souhaitais donc partager mes expériences et conseils afin de concilier étude / carrière et volleyball:

1. Conseil n°1
Être sûr de son choix et bien s’organiser. Le sport d’élite implique des sacrifices (moins de sorties avec des amis, avoir une bonne hygiène de vie, etc.) et ces sacrifices sont beaucoup plus faciles à accepter lorsque l’on est convaincu d’avoir pris la bonne décision. Lors de la saison 2013/2014, j’étais en 2ème année de doctorat et en plein doute sur mon choix de thèse. Ce malaise s’est ensuite rapidement répandu au reste de ma vie, au point où chaque entrainement est devenu un fardeau. C’est à ce moment-là que j’ai décidé qu’il valait mieux pour moi d’arrêter. A la fin de la saison, j’ai donc décidé de privilégier mes études et de rejoindre une équipe en 1LN, où la charge d’entrainement et la pression étaient significativement réduites. Avoir une bonne organisation est également clé afin de pouvoir tout concilier. J’ai la chance de travailler actuellement dans une entreprise avec des horaires flexibles, qui me permet d’adapter mes horaires de travail à ma charge d’entrainement (mon planning est d’ailleurs souvent millimétré!).

2. Conseil n°2
Avoir du plaisir à jouer, sinon chaque entrainement / match peut rapidement devenir une contrainte. Et la multiplication de ces contraintes vous étouffer. Concilier sport et étude est souvent un équilibre précaire, le moindre hic peut rapidement paraître insurmontable (comme le montre d’ailleurs également l’exemple ci-dessus). Mon envie de privilégier le plaisir sur le terrain (et le temps de jeu) m’a ainsi amené à changer plusieurs fois d’équipes et de ligues, passant de la LNA à la LNB, voire à la 1LN. Le plaisir éprouvé sur le terrain a également eu des effets très positif sur ma vie professionnelle, me permettant d’évacuer le stress ou autre tracas de la vie de tous les jours.

3. Conseil n°3
Être bien entouré. Il est très important d’avoir un coach (et une équipe) compréhensif et qui vous soutient dans votre choix d’étude/travail. Soyons franc: il n’est déjà pas évident de concilier sport et étude, alors si en plus, on vous met des bâtons dans les roues, en vous faisant culpabiliser lorsque vous avez un cours à suivre ou bien en minimisant le temps nécessaire à vos études, cela ne fait que rendre la chose plus difficile. L’entourage familial et au travail est tout aussi important (pour les mêmes raisons).

Comme j’étais déjà bien avancée dans mes études lorsque j’ai atteint la LNA, effectuer une année en tant que professionnelle n’a jamais vraiment été une option pour moi. Néanmoins, mon parcours prouve qu’il est possible de s’épanouir professionnellement tout en jouant au plus haut niveau, et ce, même après 30 ans.