Marie Schnetzer: «C’est vrai que jouer à Cheseaux est un investissement en termes de trajets, mais j’assume ce choix, j’aime beaucoup ce club.» © VBC Cheseaux

15.02.2020

La Fribourgeoise Marie Schnetzer et son club de Cheseaux affrontent Guin au premier tour des play-off

PATRICK BIOLLEY

Ligue A féminine » La saison régulière a tiré sa révérence le week-end dernier. Place aux play-off et aux retrouvailles pour Guin et Cheseaux dans ces quarts de finale de ligue nationale A. Il y a un an, Fribourgeoises et Vaudoises avaient déjà croisé le fer à ce stade de la compétition avec à la clé un succès des Power Cats en deux actes. Une victoire à la Pyrrhus, puisqu’elles avaient perdu Danielle Harbin et leurs espoirs de finale, voire mieux. Nouvelle saison, nouvel enjeu, car cette fois les Singinoises n’affrontent pas le huitième et dernier du championnat, mais le cinquième et surprise de la saison. Cheseaux a en effet damé le pion à plusieurs outsiders tels que Lugano ou Franches-Montagnes. Mieux que cela, les Vaudoises ont même réussi à accrocher Kanti Schaffhouse et… Guin, les forçant à un cinquième set.

Cheseaux vit donc sa meilleure saison depuis 2009 et ce n’est pas Marie Schnetzer, centrale qui a fait ses classes à Belfaux, Chiètres et Fribourg qui dira le contraire. «Je ne pense pas que nous étions attendues aussi haut dans le classement, se réjouit la Corminoise. C’est cool de voir plus de monde aux matches, mais ces résultats nous font surtout plaisir à nous.»

S’installer durablement

Et pourquoi ne pas continuer contre Guin dès demain (Leimacker 16 h 30)? Après lui avoir pris deux sets en play-off la saison passée, les Vaudoises semblent mûres pour poser encore plus de problèmes aux Singinoises. «Je n’oserais pas avoir la prétention de dire que nous allons gagner, mais nous avons les moyens de mettre la pression sur notre adversaire. Nous ne nous sommes pas fixé d’objectifs précis», reprend Marie Schnetzer, consciente que son équipe a fait un pas en avant cette saison. «C’est totalement différent, mais je ne saurais pas trop dire pourquoi. Il y a une meilleure cohésion et le banc est de qualité. C’est d’autant plus surprenant que nous sommes passées de trois à deux étrangères.»

Celle qui avait rejoint Cheseaux en 2018 fait gentiment sa place au sein de la formation vaudoise, réalisant au passage son rêve de jeunesse: devenir une joueuse de ligue A, comme elle l’avait dit à La Liberté en décembre 2012. Elle éclate de rire: «Oui je me souviens de cette interview! Maintenant j’aimerais m’installer à ce niveau, devenir un élément sur lequel on peut compter. A 22 ans, je suis encore jeune à mon poste.»

Rire aux éclats

S’exporter hors du canton a été une obligation pour Marie Schnetzer en 2018 après la chute du VBC Fribourg. «C’est dommage que cela se soit fini comme ça. A l’époque, on parlait encore d’intégrer la première ligue, mais pour moi qui espérais jouer en ligue A, ce n’était pas envisageable, se souvient-elle. J’avais 21 ans, c’était un peu maintenant ou jamais.» Même s’il y avait eu, à l’époque, des discussions avec Guin, la venue de Samira Sulser a coupé court à ses chances d’intégrer la formation singinoise. «C’est vrai que jouer à Cheseaux est un investissement en termes de trajets, mais j’assume ce choix, j’aime beaucoup ce club.»

Ayant suivi le cursus de la Volley Académie Fribourg, elle s’était souvent entraînée au Leimacker lorsqu’elle portait le maillot du VBC Fribourg. «Ça me fait toujours bizarre d’y retourner avec un maillot différent», sourit-elle. Mais au Belluard, elle a aussi côtoyé une bonne partie des joueuses actuellement à Guin. «J’ai gardé contact avec la plupart de mes anciennes coéquipières, mais surtout avec Flavia (Knutti, ndlr) et Mona (Rottaris, qui joue à Köniz). Mais aussi Méline (Pierret) que je connais depuis toujours, nous étions à l’école primaire ensemble.» Ce qui a pu donner lieu à des instants cocasses. «C’est toujours difficile d’avoir Méline en face de moi au filet, rigole Marie Schnetzer. Une fois, quand elle était encore à Neuchâtel, nous ne pouvions pas nous regarder au risque d’éclater de rire.»

Mais la centrale ne perd pas de vue l’aspect sportif de ce début de play-off et sait ce qu’elle aimerait réaliser face à ses anciennes coéquipières et amies. «Avec l’équipe que nous avons, ce ne serait pas un miracle ou un exploit de gagner contre Guin. Nous avons toutes nos chances en proposant un beau volley», conclut Marie Schnetzer.


Sous le filet

Fin de saison pour Elena Steinemann

La joueuse » C’est officiel, Elena Steinemann ne rejouera pas cette saison. Alors que la Thurgovienne, blessée à la cheville au mois de novembre, espérait être sur pied pour les demi-finales, le chemin de la rééducation sera finalement trop long et Guin ne veut pas prendre de risques.

L’infirmerie » Ralina Doshkova n’est toujours pas à 100%. En méforme, elle a perdu trop de force pour pouvoir aider l’équipe avec l’entier de son potentiel. Le reste de l’équipe est prêt au combat pour le début des quarts de finale des play-off contre Cheseaux, demain à 16 h 30 au Leimacker.

La peau de banane » Si la différence entre le top 4 du championnat, dont fait partie Guin, et le reste de la ligue pouvait sembler abyssale ces dernières années, ce n’est plus le cas. Cheseaux, l’adversaire des Singinoises en quart de finale, fait partie de ces équipes capables de réaliser un coup d’éclat. «C’est une équipe d’expérience. Les Suissesses sont ensemble depuis longtemps et Cheseaux a des joueuses étrangères correctes, analyse Dario Bettello. Cette série sera très serrée.»

Le chiffre » Le nombre de sets qu’il avait fallu pour départager Guin et Cheseaux lors de leur dernière rencontre le 7 décembre 2019. «C’était l’époque où nous avions commencé à enchaîner les matches entre la Coupe d’Europe et le championnat, souligne Dario Bettello. Les Vaudoises nous avaient mis une grosse pression au service alors que notre réception était chancelante.» Le tie-break s’était d’ailleurs décidé à 24-26 pour Guin. «Mais cela aurait pu pencher d’un côté ou de l’autre», ajoute le coach. Comme la série des quarts de finale qui commence demain? Réponse dès 16 h 30 au Leimacker.

La phrase » «Si nous jouons comme contre Aesch ce sera facile. Si nous montrons le même visage que contre Toggenburg, c’est foutu.» L’entraîneur tessinois de Guin veut voir son équipe retrouver un peu de constance. Flamboyante en Coupe d’Europe, elle a réussi à se saborder contre des petites équipes de ligue A. «Nous devrons jouer avec le cœur et pas simplement renvoyer les ballons. Il faut être clair, ce premier match et cette série sont à notre portée.» PB

Au programme

Ligue A dames, quarts de finale:

Guin – Cheseaux di 16 h 30