Journal du Jura 18.03.2011
TIPHAINE BÜHLER
Abonné au tapis vert

Gangréné est le terme approprié pour qualifier le volleyball suisse. Vainqueur des play-out contre le VBC Bienne, Cheseaux savait depuis un mois déjà qu’il demanderait son déclassement en LNB. «Le comité du VBC Cheseaux a voté à l’unanimité la relégation volontaire de la première équipe, confirme Marianne Hirschi, responsable des finances du club vaudois. Nous avons 50 000 fr. de dettes et tant qu’il faudra cinq étrangères pour évoluer en LNA, les finances resteront un problème. C’est navrant. Les joueuses ont été averties après leur victoire à Bienne samedi et étaient évidemment très mécontentes.» Telle est l’ampleur du paradoxe.

Cheseaux est loin d’être un cas isolé. Genève Volley vient de licencier son entraîneur Mehmet Yilmaz, car le club ne peut plus assumer le salaire de celui-ci. Le président lémanique attend le 19 avril pour communiquer à Swiss Volley son souhait ou non de poursuivre en LNA à la rentrée. Tout cela alors que les leaders de LNB, le VBC Schaffhouse et Val-de-Travers, ont refusé de briguer une place en LNA faute de moyens.

Partout ou presque en LNA, les clubs jonglent avec les chiffres rouges, jusqu’à l’étouffement. Swiss Volley connaît la situation qui s’accentue depuis 10 ans. La Fédération ne bouge pas. Elle a reçu hier un e-mail de la secrétaire du VBC Cheseaux, Barbara Grivel, confirmant la demande de relégation volontaire et attend la lettre recommandée pour réagir officiellement. «La situation est catastrophique en LNA, ne décolère pas Michel Bolle, futur ex-coach du VBC Bienne. Cela va exploser un jour et les responsables de LNA ne font rien! Limiter les étrangères et créer une ligue professionnelle qui chercherait des sponsors et assurerait la promotion de ce sport seraient des solutions.»